Les préoccupations des parents d’élèves du réseau qui sont relayées par Avenir des Lycées Français du Monde en Danger sont tout à fait légitimes :
- Oui, il est essentiel de préserver un taux d’encadrement de titulaires qui assurent la qualité de l’enseignement.
- Oui, l’implication budgétaire de l’Etat Français est une condition essentielle pour accompagner la croissance du réseau.
Ces questions sont portées par la FAPEE et les 180 APE membres de notre fédération dans toutes les instances dont nous sommes parties prenantes (les Conseils d’établissements, les Commissions de Bourses, le Conseil d’administration de l’AEFE).
Mais le problème est quand même un peu plus complexe.
Il est vrai que depuis 2015 la subvention budgétaire de l’Etat Français à l’AEFE est en baisse continue alors même que le réseau est en croissance, et cette baisse a été unanimement dénoncée par les syndicats enseignants, la FAPEE, les parlementaires des français de l’étranger. Mais nous nous sommes toujours heurtés au "mur" de l’orthodoxie de réduction du (réel) déficit budgétaire de la France imposé par Bercy.
La première réponse a été une hausse des frais de scolarité qui représentent aujourd’hui plus de 60% des ressources budgétaires du réseau (EGD et établissements conventionnés). Rapidement l’AEFE a elle même tempéré cette hausse car elle avait un effet induit sur le budget des bourses lui-même contraint. D’où la réforme du système de bourse de 2013.
Mais aucun gouvernement n’avait jusqu’alors osé s’attaquer à une analyse en profondeur du fonctionnement du réseau malgré les mises en garde de plusieurs rapports de la Cour des Comptes, de rapports parlementaires et des interventions régulières de la FAPEE lors des CA de l’AEFE.
Aujourd’hui que se passe-t-il ?
L’année dernière, Bercy a amputé de 33 millions le budget de l’AEFE prévu pour 2017 car ils avaient découvert des réserves de trésorerie suffisantes dans les EGD pour finir l’année. Les fonds de réserve des EGD sont considérés comme de l’argent public puisque les comptes sont agrégés à ceux des services centraux.
Pour 2018 et 2019, le budget de l’AEFE est préservé à peu près à son niveau initialement prévu en 2017 (insuffisant selon nous mais au moins sanctuarisé, c’est une première), avec une obligation budgétaire pour l’AEFE de présenter un budget en équilibre pour ses services centraux.
Et c’est bien cela qui fait aujourd’hui surgir des problèmes budgétaires qui ont longtemps été mis de côté et parmi eux :
- en premier lieu le financement de la pension civile (cotisation retraite) des enseignants titulaires de l’Education nationale dont l’enveloppe n’a pas été réévaluée depuis de nombreuses années (il manque environ 50 M€)
- des remontées de trésorerie depuis les établissement de certains pays vers l’AEFE bloqués par des contraintes de contrôle des changes auxquelles personne ne s’était alors attaqué.
Parce que les signaux d’alerte n’avaient pas été pris en compte assez tôt, l’AEFE a répondu en urgence par des mesures drastiques pour son budget 2018, mesures auxquelles la FAPEE ainsi que les syndicats enseignants et les parlementaires siégeant au CA se sont opposés (la suppression de 500 postes sur 3 ans et la hausse de la participation financière des établissements vers l’AEFE).
Lire la déclaration liminaire de la FAPEE au Conseil d’administration de l’AEFE du 27/11/2017
La FAPEE a interpellé dès le mois de juillet 2017 le Président de la République pour l’alerter sur les conséquences de ces mesures budgétaires prises dans l’urgence et nous avons été entendus en partie puisque nous sommes aujourd’hui engagés dans une réflexion de fond sur la réforme du réseau que le Président de la République veut implanter pour 2020.
Les premières pistes privilégiées par la FAPEE sont les suivantes :
- prise en charge par le budget de l’Etat de la totalité des pensions civiles des titulaires détachés à l’AEFE (le retour de ces titulaires au Ministère de l’Education ne règlerait pas le problème budgétaire de l’Etat)
- changement de statut de l’AEFE et/ou mise en place d’un fonds immobilier pour permettre le recours à l’emprunt et le développement immobilier du réseau
- participation des parents d’élèves à l’élaboration du budget dans les EGD
- réel partenariat AEFE/ comités de gestion de parents dans les établissements conventionnés
- développement des partenariats éducatifs dans les pays européens
- amélioration du statut des enseignants avec la fin de la période de "faux résident" mais aussi avec une réelle mobilité et un rééquilibrage des rémunérations entre expatriés et résidents
- une politique ambitieuse de formation certifiante des recrutés locaux
Les lycées français dans le monde font une place particulière aux parents d’élèves et vous êtes souvent impliqués au quotidien dans la vie des établissements. Il s’agit maintenant d’apporter votre contribution à l’avenir du réseau. Les APE affiliées à la FAPEE participent à cette réflexion pour élaborer un vrai projet réforme, apportez votre contribution.
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Xavier Gonon
Président
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