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DIRONS NOUS CE QUE NOUS AIMERIONS VOUS DIRE ?

Regard sur les difficultés de certaines associations et parents

DIRONS NOUS CE QUE NOUS AIMERIONS VOUS DIRE ?

Conseils classes, de réunions de parents professeurs, nous pourrions penser que la période est propice pour communiquer avec les enseignants et pour faire remonter les questions, les interrogations qui se présentent pendant le parcours scolaire de nos enfants.
Avec une grande majorité d’enseignants cela est tout a fait possible : les questions ont des réponses et les remarques engagent un échange entre les familles et l’enseignant. L’enseignant tient compte du retour des parents, le parent partage les remarques de l’enseignant et l’enfant, dans ce trio où chacun joue son rôle, avance.

Cependant, avec quelques enseignants cela pose problème. Les lignes qui suivent, leur sont dédiées.
Aux quelques enseignants à qui on ne peut jamais rien dire ...
et auxquels nous avons peur de dire ...

Dans le cadre d’un mal être éducatif ou relationnel d’un enfant vis à vis d’un enseignant, la première possibilité pour faire part des difficultés éprouvées est de rencontrer le professeur concerné.
Pour ces enseignants, la question n’est pas : « Que puis-je faire ? » mais « Comment puis-je me déculpabiliser face aux remarques ? ». L’enseignant se terre. L’épitaphe gravé est : « la liberté pédagogique ».
Le parent n’a plus rien à dire. Le question que le parent se pose alors, est une question silencieuse, intérieure : « jusqu’à quel point cet enseignant cherchera à se justifier en « chargeant » l’enfant lors du conseil de classe, ou dans les appréciations du bulletin ? ». Le parent raisonnable se réduit au silence, et s’il le peut, met en place des cours particuliers pour palier à l’écueil : discipline/enseignant/enfant.
La deuxième possibilité est de confier les difficultés aux représentants, lesquels partageront la remarque avec le professeur principal ou avec l’équipe de direction. Les parents représentants sont généralement assez prudents et entourent tous leurs propos de précautions oratoires qui parfois défigurent ou anesthésient la remarque parentale initiale.
Malheureusement, malgré toutes les précautions prises, le verrouillage s’exerce. Les parents noteront sagement les termes de « liberté pédagogique », de "besoin de confiance aux enseignants », et de « tout a été déjà dit ». Les représentants sont priés de se contenter de ces réponses et à leur tour : se taire.

Pourtant ...poserons nous un jour les questions que nous aimerions vraiment poser ?

  • Pouvons-nous convenir que le sujet est sérieux, et que certaines difficultés avec certains enseignants peuvent être conséquentes pour nos enfants ?
  • Peut-on considérer que la liberté pédagogique peut éventuellement être remise en cause quand elle crée des difficultés aux enfants ?
  • Peut-on espérer que le parent n’est pas un emmerdeur mais un éducateur qui s’inquiète pour le bien-être scolaire de son enfant ?
  • Peut-on accepter qu’un parent se taise par peur de créer des difficultés entre cet enseignant et l’enfant ?
  • Peut-on justifier le fait que dans ces cas, une grande majorité de parents préfèrent se taire ayant de peur que les remarques ne « retombent »sur l’enfant ?

Vis à vis des enfants,
vis à vis de tous les enseignants majoritairement bienveillants et attentifs,
vis à vis des parents majoritairement coopératifs et raisonnables,
vis à vis de toutes les équipes qui se démènent pour bien faire,
... est-il légitime qu’une loi du silence s’impose fatalement peu à peu sur la difficulté éprouvée face aux méthodes ou au comportement d’un enseignant ?
Enfin, cette liberté pédagogique est-elle au service des enfants ou est-elle au service des enseignants ?
Alors, est-ce qu’un jour, nous pourrons poser toutes les questions que nous aimerions poser, y compris celles qui dérangent ?
Et, parce que la FAPEE considère qu’il n’y a rien de pire que les sujets tabous, rien de pire que les non-dits qui s’installent par fatalité, nous espérons vraiment qu’il sera un jour autorisé que les familles puissent témoigner sans crainte de la difficulté d’un enfant face à un enseignant et que la liberté pédagogique ne sera pas systématiquement brandie comme un écueil fatal.