OBEP/Lycée français d’Abidjan

A. Contexte

1. Présentation rapide des caractéristiques de l’établissement (école-collège-lycée).
2. Résultats aux évaluations nationales et aux examens conformes à ceux des
établissements du réseau : bons voire excellents.
3. Cependant des cas récurrents et en augmentation d’élèves en difficulté d’apprentissage avec des résultats fragiles et des compétences inférieures à celles attendues dans le socle commun.

B. Préciser les réponses de l’établissement en matière de besoins éducatifs particuliers

1. Elément déclencheur : lettre commune du 5 /09/ 2016 des directeurs de l’AEFE et le la Mlf. Cela entraîne la nécessité d’interroger les pratiques de l’établissement dans ce domaine, d’en évaluer les procédures, de les actualiser, de les coordonner en s’appuyant sur les outils à notre disposition et en mutualisant les expériences plus poussées de certains cycles : l’école primaire, notamment.
2. Calendrier :
a. Sensibilisation en réunions de direction et réunion de service.
b. Table ronde sur la problématique de l’inclusion scolaire le 27/9/2016 qui réunit :
l’équipe de direction, les CPE, les infirmières, la Cop et le médecin de ville, agréé par le poste diplomatique et référent de l’établissement.

Les objectifs de la séance de travail :

  • établir une compréhension commune du lexique spécialisé et des attentes institutionnelles,
  • se mettre d’accord sur une entrée dans la problématique d’abord pédagogique et éducative,
  • définir le rôle des différents acteurs et partenaires : parents, élèves, personnels d’enseignement, d’éducation, d’orientation, d’éducation, de santé, psychomotriciens, orthophonistes, orthoptistes, psychologues, médecins...
  • approfondir les significations des différents dispositifs à notre disposition : PAI, PPS, PAP, PPRE,- recenser les documents supports à la disposition de l’établissement,
  • en décider l’actualisation pour assurer une homogénéité inter niveaux et surtout permettre le transfert efficace des documents en cas de changement d’établissement,
  • déterminer le périmètre des réunions d’équipes éducatives : quels membres, parents, élèves, professeur principal, CPE, COP, médecin scolaire, accompagnant ?
  • déterminer le diamètre de la zone de diffusion des documents de synthèse (relevés de conclusion) rédigés après les équipes éducatives,
  • définir le protocole d’information des acteurs lors des activités périscolaires ou voyages scolaires, activités sportives, stages d’observation en entreprises…
  • comprendre le rôle des MDPH et du consulat de France pour les enfants français scolarisés au lycée,
  • prendre connaissance de documents très spécifiques : le GEVA-SCO par exemple.

Cette séance a permis de relever les éléments déjà en place, notamment à l’école primaire, mais également le besoin de coordination, de compréhension plus approfondie des notions, concepts et protocoles utilisables de manière concrète au sein de l’établissement.

c. Séance de travail le 13 octobre 2016 avec Pascale Pouzoulet, inspectrice de l’Education nationale de la zone Afrique Occidentale en présence d’Isabelle Picault, coordonnatrice des inspecteurs du premier degré et référente de ce dossier, lors d’une formation interdegrés sur la gestion de l’hétérogénéité et l’accompagnement des élèves à besoins éducatifs particuliers.

1. Echanges denses entre membres de la commission, éclaircissements sur les notions, les procédures, les protocoles.

2. Les conclusions retenues par l’établissement :

- confirmation de notre mission d’assurer au lycée Blaise Pascal, en toute connaissance du contexte, des facilités et des contraintes, l’accompagnement des élèves à besoins éducatifs particuliers,

  • débuter l’accompagnement en privilégiant dans tous les cas l’approche pédagogique et éducative, celle que nous connaissons en notre qualité de professionnels de l’éducation,
  • renforcer l’adaptation du fonctionnement scolaire aux besoins des élèves : passer de l’intégration à l’inclusion,
  • garder à l’esprit que les tâches sont partagées et que la responsabilité entière ne repose pas sur les seuls pédagogues et éducateurs. L’école doit jouer son rôle mais ne peut se substituer au rôle des autres professionnels,- intégrer dans les aménagements pédagogiques les nouvelles organisations scolaires découlant notamment de la réforme du collège : logique du socle et des cycles. Du temps doit être laissé à l’élève pour acquérir ses connaissance et compétences durant toute la durée du cycle,
  • ne pas rester isolé face aux difficultés rencontrées, privilégier le fonctionnement en équipe, cycle, conseil en prenant appui, lorsque cela est nécessaire sur les équipes pluridisciplinaires (médecins, orthophonistes, psychomotriciens…) qui interviennent dans un second temps.

C. Conclusions provisoires

1. Cette séquence de mise en exergue des principes de l’école inclusive a eu des conséquences clairement positives :

  • elle a provoqué un dialogue renouvelé et riche sur ce sujet,
  • elle a permis de définir une politique claire d’accueil bienveillant et coordonné des élèves à besoins éducatifs particuliers,
  • elle a également permis de remettre en place et de rationaliser les procédures suivantes dont la compréhension avait pu légitimement s’étioler avec le temps.

Lorsqu’un constat d’une difficulté d’apprentissage, d’attention, de comportement …se présente (cette procédure a donné lieu à un protocole écrit qui va être largement diffusé aux partenaires) :
a. une réunion d’équipe éducative est provoquée. Les partenaires y évoquent la vision qu’ils ont de leur enfant (parents) ou de l’élève (professeurs et éducateurs). La parole des parents est facilitée en premier lieu, viennent ensuite les interventions des autres acteurs (réussites, difficultés…). Si la situation le nécessite, l’équipe et les parents partagent ou recherchent la présence de bilans ou de dispositifs antérieurs (orthophoniste, médicaux,
éducatifs, pédagogiques…). Il faut en effet éviter de repartir d’une page blanche alors que des éléments ont déjà été explorés et expérimentés par d’autres équipes.
b. on se met d’accord et on rédige un relevé de conclusions partagé avec les parents et les partenaires du parcours scolaire de l’élève. Ce relevé de conclusions est approuvé et signé par les parties.
c. on se met d’accord pour, en équipe réduite, fixer une date d’observation de l’évolution scolaire de l’élève concerné, nouvel examen de la situation, évaluation des aménagements mis en place, évaluation des avancées ou des freins constatés. Décision alors de suspendre, prolonger et/ou modifier l’aménagement pédagogique avec éventuellement la décision de rédiger l’un des dispositifs les plus adaptés à la situation de l’élève au cours
d’une deuxième réunion de l’équipe éducative.
d. cette équipe éducative débute l’instruction (PAI, PPS) ou met en place l’un des parcours (PAP, PPRE) dans la forme adaptée par l’établissement mais conforme aux documents diffusés par la DGESCO afin de favoriser les « mutations » scolaires de l’élève.

Démarches fondées sur la coopération, la collaboration et le partage des pratiques.

2. Les difficultés qui restent encore à surmonter

- Information : dans ce cadre inclusif, les familles manquent d’informations sur la capacité de l’établissement à prendre en charge les difficultés scolaires de leurs enfants. Cela peut provoquer des incompréhensions ou des frustrations.
- Information : les équipes pédagogiques mais aussi l’équipe de direction ont besoin de mieux comprendre les éléments complexes et les outils particuliers à ces situations. Par exemple, les quatre dispositifs, avec leurs sigles extrêmement proches les uns des autres, ne facilitent pas cette appropriation.
- Formation : un besoin crucial est ressenti par les personnels pour accroître leurs compétences dans ce domaine et entrer d’une manière plus assurée mais aussi plus rassurée dans ces dispositifs. Il faut sécuriser les parcours, rassurer et sécuriser familles et acteurs professionnels.
- Gestion du temps : les étapes décrites ci-dessus sont chronophages et les familles peuvent avoir tendance à trouver dans ces procédures les réponses à toutes les difficultés scolaires de leurs enfants. La communication autour de cette prise en considération par l’établissement des difficultés d’apprentissages peut provoquer un afflux de demandes de familles dont les réponses adéquates à la situation de leur enfant sont parfois (souvent)
d’une autre nature. La mise en place d’un accompagnant individuel à temps complet est souvent la première proposition des familles.

  • Certains enseignants du premier degré commencent à exprimer la demande de création d’unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS) dans un contexte abidjanais de forte population scolaire dans les établissements à programme français (9000) ou d’appel à des enseignants spécialisés.

La marge de progression, au sein des établissements français à l’étranger, reste importante car nous nous y engageons avec des compétences, des moyens humains, logistiques et financiers différents de ceux en place en France.
Nous trouvons cependant, dans toutes les catégories professionnelles, des personnels et des partenaires très motivés pour assurer l’accueil de tous les élèves en milieu scolaire ordinaire,au sein de la classe avec l’utilisation des outils à disposition des enseignants : différenciation pédagogique, approche par compétences... C’est un réel enjeu pour le réseau de l’AEFE et savolonté d’œuvrer au développement d’une école inclusive.